Je choisis qui je veux être

 Je crois que ce fut un des épisodes le plus marquant de mon stage à l’hôpital en Chine, premier jour : « tirez la langue (phase d’observation qui permet d’établir un diagnostic), vous ne soignerez pas les autres, tant que vous, vous ne serez pas équilibrés »
Voilà quelques heures que nous foulions le sol chinois, que nous étions confrontés au bon sens de la médecine traditionnelle. Celui qui nous fait tant aimer notre pratique.
Cela paraît tellement évident… et pourtant… combien de praticiens, toutes pratiques confondus, esquivent cette partie de l’apprentissage.
Je considère que nous avons de grandes écoles et de grands maîtres en médecine Chinoise en France, nous sommes bien formés, parfois on a l’impression que nous le sommes même mieux que certains asiatiques. Paradoxe quand on sait que notre formation en France n’est pas reconnue…
Mais concernant l’attitude du praticien, la posture et la philosophie, le bât blesse.
Dr Hieu au Vietnam nous disait : « c’est le Qi (énergie) du praticien qui passe à travers l’aiguille. Le praticien doit avoir une bonne force vitale »
Ainsi, selon moi, la grande clé du succès quand on veut ouvrir son cabinet, c’est essentiellement de travailler sur soi. Encore et encore.
C’est l’enseignement bouddhiste qui formule ainsi : « pour aider quelqu’un, tu dois montrer l’exemple ».
Quand on sait, que les causes internes des maladies sont les émotions, comment pouvons-nous pratiquer sainement avec de la peur ? Quel exemple je montre ?
Ainsi, pour répondre en détail, nous devons nous efforcer de s’affranchir de la peur du regard de l’autre.
Pour cela, il convient de travailler sur l’image que nous croyons projeter. Accepter nos faiblesses, reconnaître ses limites, et faire les choses pour soi. La seule reconnaissance qui existe est celle que nous nous attribuons, le seul amour qui nourrisse est celui que nous nous donnons. Sans cela, tout ne serait que drogue, qui nous rendrait Addict et qui nous détruira. Nous tomberions alors dans des jeux de dépendances malsains et dévastateurs.
Concernant la peur du jugement, en effet c’est à la mode, nous sommes tous juges et tous jugés, nous mettons des étoiles pour tout, et effectivement aussi pour les praticiens. Tout en oubliant évidemment de noter si on a bien suivi les conseils prodigués.
Bref, c’est le monde dans lequel nous vivons, ne pas en tenir compte est une erreur stratégique, surtout quand on connaît les algorithmes de Google. Il faut arriver à composer avec. Autant, ça reste assez simple à faire quand on reçoit de bons avis, autant ça se complique quand on prend une mauvaise note. Souvent, avec le style actuel, on est même à des années-lumière de se doutait que la personne n’avait pas apprécié. Tout le monde en aura un jour, et l’échec n’est pas un problème en soi. C’est notre attitude face à l’échec qui est un problème. Avec un peu de recul et de bienveillance, on peut arriver à transformer la critique en une force. Et ainsi, se remettre en question, rester humble et progresser.
Quand on a réellement intégré, travaillé et accepté ces 2 peurs, alors la peur de la concurrence disparaît naturellement.
Car en ayant fait ce travail on devient sincère.
On se montre tel que l’on est, avec nos forces et nos limites. Nous ne sommes plus dépendant de l’affect de l’autre, le résultat de nos soins, n’est plus un moyen d’obtenir d’avantage d’affect. On se libère de la posture du sauveur. Et la concurrence disparaît, car aucune plante se ressemble, elles sont toutes uniques et toutes nécessaires. Elles ont consciences qu’elles font partie d’un écosystème et que l’unique rôle qu’elles ont à jouer : c’est d’être soi même.
Après, certains préfèrent les cactus🌵 aux bambous, mais là ça ne se questionne pas.

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