Evolution post séance médecine chinoise

 Lors du premier rendez-vous, certaines personnes qui ne connaissent pas la pratique et qui ne me connaissent pas, me posent souvent la même question :

« Et avec votre technique, là ! Quand vais-je voir les bénéfices ? Hein ? Parce que c’est cher votre machin »
Généralement, je prends une respiration avant de répondre, tout en prenant sur moi 🙂
Pourquoi ? Me diriez-vous ! La question est légitime ?
La question est légitime, certes, mais le ton condescendant qui associe cette question l’est sûrement moins ! Ce ton révèle une exigence particulière envers ma pratique, précisément parce que la personne paye. Comme elle paye, elle attend une obligation de résultats et développe une soudaine rigueur et intolérance vis à vis de la séance. À la différence d’autres pratiques conventionnelles, qui, comme elles seraient « gratuites » (ce qui n’est pas le cas), seraient moins « embêtantes » si ça ne fonctionnaient pas.
Seulement, pour ce type de personnes, si elles se retrouvent chez moi, c’est précisément parce que les autres techniques sont en échecs !
Elles ont parfois vu de nombreux spécialistes, et des gens bien plus compétents que moi ! Qui ont de haut niveau d’étude ! Elles ont déjà faits de nombreuses séances, kiné, méso, injection et infiltration, parfois même de la chirurgie.
Qui serais-je pour prétendre faire mieux que tous ces experts en 1 séance ? Qui serais-je pour dire qu’ils n'auraient pas vu l’évidence ? Qui serais-je pour « guérir » un problème qui est là depuis des années ?
Et bien si tel était le cas, je serais probablement un Dieu ! Doué d’un don ! Mais ce n’est pas le cas, et je réponds souvent : vous savez, ici ce n’est pas Lourdes !
Bien que la culture populaire entretienne un côté « magique » à notre pratique, il n’y a rien de « magique » avec une séance en médecine Chinoise ! C’est juste un voyage ! Un voyage, vers une autre culture, une autre manière de penser le monde et le corps, un autre paradigme avec des outils adaptés à ce paradigme. Et effectivement, comme tous les voyages, c’est onéreux ! Mais c’est aussi en voyant les choses à travers un autre prisme, que l’on peut apporter de nouvelles solutions.
Et comme deuxième élément de réponses, je rappelle toujours cette remarque d’un médecin pendant un de mes stages en Chine : « vous les occidentaux, vous pensez que c’est le médecin qui soigne, le patient est alors comme une étoile de mer sur la table à attendre. Seulement, c’est faux et cette vision ne gonfle que l’ego du médecin. Si cela a fonctionné, le médecin a les louanges et s’il est en échec, alors il est considéré comme nul ! Malheureusement, ce n’est pas le médecin qui soigne, le médecin ne fait qu’ouvrir une porte, mais c’est le patient qui décide de prendre le chemin de la guérison, ou pas. C’est son corps, c’est de sa responsabilité de se soigner. C’est sa capacité à suivre les conseils et les traitements, c’est sa volonté à changer l’environnement qui a permit à la maladie de se développer, qui déterminera l’issu du soin.
Et enfin, le dernier maillon de la chaîne dans la guérison : c’est la nature. Qui ! Effectivement, fait parfois des miracles. Le médecin, ne fait que transmettre un savoir, une sagesse qu’il a mit beaucoup de temps à apprendre. Mais cela s’arrête là. Combien de traitements ou de techniques scientifiques, qui sur le papier doivent forcément fonctionner, ne fonctionnent pas ? Nombreuses sont les situations qui restent sans réponse, la science nous réserve encore bien des surprises sur le fonctionnement de notre corps. En attendant, nous devrions rester humble »
Cependant, comme j’aime la pédagogie et démontrer que nos pratiques sont beaucoup plus cartésienne que l’on peut le croire, je vais vous exposer des « schémas » d’évolutions possibles, basé sur ma pratique et mon expérience. Je vais au fil de cette semaine vous présenter ces schémas, tout en gardant en tête, que chacun est unique et qu’il y a des nombreux facteurs qui peuvent mettre à mal ces schémas.

Premier cas : « je souffre d’un problème depuis plus de 10 ans, j’ai vu tous les spécialistes de France et de Navarre, chirurgiens et marabout. Je suis fatigué et ce qui semblait maintenir l'état, ne fonctionne plus"
Pour répondre à ce cas, il faut comprendre que tout ce qui est prit tôt est facile à traiter. Si ça fait 10 ans que l’on a le problème, il faudra 10 ans pour le traiter…
Heureusement, notre approche permet parfois d'associer un déséquilibre avec un autre trouble. En traitant les deux, on arrive à avoir des résultats.
Généralement, dans l'hypothèse où le bilan aurait permis d’établir les causes du déséquilibre, on retrouve une progression que j'appelle en "escalier".
La séance, va apporter une amélioration, qui va s'atténuer dans le temps, si on généralise on peut observer une amélioration pendant une quinzaine de jours, avant que l'amélioration s'estompe et laisse revenir le mal-être.
C'est le moment idéal pour refaire une nouvelle séance.
Le schéma va se répéter, sur une durée qui dépend de la chronicité du problème, de l’état émotion, de l'hygiène de vie et de l'environnement de la personne.
Deuxième cas : « je souffre d’un problème depuis plus de 10 ans, j’ai vu tous les spécialistes de France et de Navarre, chirurgiens et marabout. Mais, ces derniers temps cela s'aggrave et je ne sais plus quoi faire ! J'ai peur de devenir complètement handicapé ! »
En médecine chinoise, la chronicité d'un problème amène forcément d'autres déséquilibres : de la stases de sang et/ou du tan (aussi appelé "glaires") et/ou une faiblesse de l'énergie des reins.
La stase de sang se caractérise par des douleurs vives, caractérisées comme pongitif ou en "coup de poignard", elles peuvent être amplifiées la nuit.
Le Tan peut se manifester sous de nombreuses formes, il faut le voir comme une manière de catégoriser des symptômes comme des kystes, des nodules, des lipomes, des hernies, des mucosités, du cholestérol...
La fonction des reins en médecine chinoise implique de nombreuses autres fonctions que celles que l'on attribue en médecine moderne. Notamment, on considérera que les Reins, sont comme une batterie du corps. La chronicité d'un problème va à force, vider cette batterie, fatiguer la personne et l'empêcher de pouvoir continuer à lutter contre le déséquilibre.
Dans ce cas, il faudra déjà traiter les conséquences de la chronicité du problème (en vert). On va se trouver dans un schéma qui peut mettre plus de temps à montrer des résultats. Lorsqu'on aura pu améliorer les conséquences, on pourra aborder le problème en lui même (en bleu), avec un schéma similaire au cas 1.
Troisième cas : « je suis dans une phase aigüe d’un problème, mon médecin m’a donné un médicament mais ça ne passe pas »
Les phases aiguës, inflammatoires, tout ce qui se termine en -ite, peut faire référence à la notion du feu en médecine chinoise.
C'est rouge, ça brule, ça pique, ça démange, ça gonfle... Dans ce schéma, j'ai pu observer qu'il y aurait une amplification du phénomène après la séance. Appelé effet rebond, on retrouve ce principe dans d'autres pratiques. (Si ce sujet vous intrigues, je ferais un article pour expliquer le phénomène sous l'angle de la MTC)
Dans cet exemple, si la personne vient rapidement, il peut avoir une amélioration en 1 séance si le bilan et la cause a bien pu être identifié.
Quatrième cas : « j’ai une maladie rare, je suis en errance thérapeutique, une maladie auto-immune ou chronique »
Dans cette situation, il serait vraiment déplacé de faire espérer une rémission.
Selon notre vison, on s’approchera finalement de la logique de la prévention. Je vous explique : les séances auront pour vocation d’éviter une amplification/évolution du phénomène et d’assurer un confort et un mieux être pendant un temps.
S'il y a un traitement, les séances permettront une optimisation des principes actifs tout en protégeant des effets secondaires (un peu comme nous pouvons faire en soins de supports dans la cancérologie.) Surtout, sur des traitements qui seront donnés, parfois, pendant toute une vie.








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