Faut-il se limiter pour laisser de la place aux autres ?

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 Le partage du jour :

- tu sais Clément, cette année est difficile pour moi
- Ah ? Qu’est-ce qui te semble difficile ?
- Cette année, on m’avait proposé de sauter encore une fois une classe. Cela aurait été la troisième !
- Tu es douée et tu t’ennuies en cours, c’est pour ça que l’on te l’a proposé j’imagine.
- Oui, mais j’ai refusée !
- Pourquoi ?
- Car la différence me blesse !
- Continue…
- J’ai déjà sautée deux classes, on m’a déjà catégorisée comme intello, personne ne me parle, et j’entends beaucoup de choses derrière mon dos.
- Comme quoi ?
- Que je triche, que c’est mon père qui fait mes devoirs, que je suis un robot équipé d’une intelligence artificielle…
- De tout temps, la différence a été source de peurs et le motif de violences. Cependant, je pense qu’il serait pire de perdre ton identité.
Ce qu’appelle les autres « différences », révèle juste que nous sommes tous uniques. Mais eux-mêmes ont oubliés qu’ils sont uniques, et par manque de confiance en eux, ils préfèrent porter un masque pour ne pas assumer leurs différences. Ainsi, ils se moulent dans une « norme » qui parfois on ne sait même plus qui l’a dicté. Je préfère alors remplacer « différent » par sincère ou authentique…
- Je sais ce que tu vas dire, j’ai lu ton livre. Mais ça ne marche pas au lycée. J’ai préférée opter pour une autre solution !
- Laquelle ?
- J’ai refusée le redoublement, et maintenant je fais délibérément des fautes dans mes évaluations. Je met moi aussi le masque.
- En venant chez moi, on essaye précisément d’essayer d’enlever les masques…
- Je sais, et c’est pour ça que je souffre, car je ne sais plus quoi faire ou penser. C’est difficile de me saboter.
- J’imagine…
- Mais que penses-tu de ça : en me sabotant, je permet en réalité de laisser une place à chacun dans ce système. Si je réussis de trop, on ne parle plus que de moi. On ne voit plus que moi, mais tout le monde a besoin qu’on le regarde. .
En faisant un pas de côté, je laisse aussi une place aux autres…
- C’est très sage !
J’aime ce métier pour ce type d’échange. Mais, là ! Je ne savais plus quoi dire. Faut-il se saboter par altruisme ?
Et vous qu’en pensez-vous ?



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