Aimez-moi Spécial Blue Monday
Spécial Blue Monday
- j’ai des idées noires parfois…
- Quelle genre d’idées noires ?
- J’ai honte… j’en ai jamais parlé à personne
- C’est très courageux de votre part et merci pour votre confiance…
- J’ai… oh c’est bête… mais… c’est difficile… j’ai peur
- C’est normal, vous avez peur du jugement, mais me voyez-vous porter une robe de juge ? Voyez-vous un marteau en bois sur cette table ? Il y a t-il l’image d’une balance dans ce cadre ? Non ! Il y a le taiji. C’est un symbole taoïste qui représente le yin et le yang. Donc le pire à craindre c’est que je vous dises que vos idées sont de nature Yin :)
- Je crois que j’ai fais du mal autour de moi… Mais promis, vous ne jugerez pas ?
- Ce n’est pas de moi, mais « que celui qui n’a jamais fait de mal vous jette la pierre ». Et puisque ici nous sommes taoïstes, qu’est ce que le mal ?
- J’ai besoin de beaucoup d’affections, j’ai besoin que l’on me regarde, cela m’aide à me sentir vivante.
- Je vous regarde et je vous écoute.
- Vous le faites car c’est votre métier… En vrai, je suis trop nulle… Je n’ai jamais rien fait qui puisse me rendre admirable… Je vie depuis presque 50 ans dans l’ombre... Je suis laide avec mes kilos en trop… Mais depuis, le décès de mon mari et le fait de venir vous voir, j’ai pris conscience de ce besoin d’attention. D’être au devant de la scène. Ce besoin d’amour intense et exclusif.
- Que trouvez-vous de si horrible dans cela ?
- Et bien… Oh lala j’ai peur… mes jambes tremblent…
- Si vous êtes d’accord, je vais masser un point sur votre bras, et vous pouvez continuer à parler…
- D’accord… Je… je crois que j’ai tué mon mari…
- Vous croyez ?
- J’ai honte ! Un jour vous m’avez parlé de la puissance de l’intention et de la suggestion, des effets placebos et nocebos… C’était passionnant mais cela m’a amené à cette terrible prise de conscience…
- Je vous écoute
- Comme je n’arrive pas à attirer l’attention sur moi par la réussite, l’envie, le fait d’être un modèle, j’ai très jeune remarquée avec le divorce de mes parents, que le malheur pouvait aussi m’amener cette attention dont j’avais tant besoin… J’en ai souvent jouée enfant… Encore maintenant… très souvent… je rêve de malheur qui peut m’arriver. Des malheurs qui seraient tellement tristes et émouvants, que tout le monde serait à mes côtés pour me consoler. Je veux être aimée, n’y arrivant pas, alors j’espère que l’on me plaigne…
- Mais votre mari vous aimait non ?
- Je ne sais plus… peut être au début… mais après 20 ans de mariage, on ne se regardait plus vraiment.
- Et en quoi ce comportement est-il si honteux ?
- Dans l’espoir d’être plainte, de sentir les gens autour de moi, présent pour moi, j’ai souvent rêvé qu’il arrive malheur, notamment à mon mari…
- Alors vous vous sentez coupable maintenant qu’il est parti ?
- Terriblement ! Il me manque… Et, c’est encore pire, je ne me suis jamais sentie aussi seule ! Je pensais que veuve on s’occuperait de moi, mais j’avais tord. Alors, maintenant je rêve d’attraper un cancer… les gens s’occuperont bien de moi là ! Oh la la ! Il faut m’aider à sortir de ce cercle infernal ! Désirer secrètement le malheur pour ressentir un peu d’amour, faut être barje ! Je ne veux plus de ce schéma… Je regrette… Mais c’est tellement difficile !
- Il y a deux choses importantes à clarifier et à travailler rapidement, la première c’est le sentiment de culpabilité qui est un terrible poison, la seconde c’est la confusion entre les définitions de la pitié et de l’amour. La culpabilité, fait de vous le juge et on est souvent pire juge que pourrait être autrui. Car lorsqu’on est sincère comme vous l’êtes en ce moment, vous allez vous rendre compte que l’autre aura souvent bien plus de clémence pour vous que ce que vous pourriez avoir à votre égard. Car justement, tout le monde sait qu’il a déjà fait une connerie. Alors quand vous vous confessez, vous le rassurez dans le fait qu’il n’est pas seul dans le péché ! Et même s’il garde le secret des siens, qu’il peut d’ailleurs estimé moins grave que les votre, son juge intérieur est soulagé et il devient alors clément. Bon si la connerie le concerne directement, il y aura quand même un peu de chance que cela passe par une phase de colère ! Mais si ça ne le concerne pas, vous verrez, l’autre sera très compréhensif plus que vous l’imagineriez !
- Vous utilisez une sémantique très catho pour un taoïste !
- Ah ah ah ! Car, que vous y croyez ou pas, que vous pratiquiez ou pas, nous sommes français et donc, judéo-chrétien. C’est notre ADN. C’est d’ailleurs pourquoi la culpabilité est un poison ! Car nous sommes juges et bourreaux ! Et dès que vous vous sentez coupable, vous allez vous punir, vous auto-saboter. Avec des faux schémas de pensées, des croyances limitantes, des situations qui se répéteront, et peut être pire. Il est donc primordial de vous laver de toute culpabilité. Surtout que pour aborder le deuxième point, je vais rajouter une nouvelle culpabilité !
- Aïe… laquelle ?
- Et bien… vous avez en effet fait une erreur…
- Je sais… j’ai honte…
- Attendez ! Votre erreur est d’avoir confondu amour et pitié ! La pitié, est éphémère, c’est la reconnaissance d’une souffrance chez quelqu’un. L’amour est durable, c’est la reconnaissance des valeurs de votre personne. Vous êtes bien plus qu’une souffrance, bien plus qu’une cicatrice. Dans ce schéma vous tombez dans un terrible cercle vicieux, car vous voulez de l’amour, donc une reconnaissance de ce que vous êtes, mais vous agissez d’une telle manière que l’attention que l’on vous accorde se consacre uniquement à vos blessures et non à vous. Hors toutes blessures cicatrisent un moment ou l’autre, l’attention alors disparaît avec, il faut donc une nouvelle blessure pour retrouver cette attention. Et l’on devient vite addict à ce genre de petit jeux.
- Je m’en rend compte ! Comment me libérer de ce cercle infernal ?
- Le remède est théoriquement simple… d’ailleurs c’est le même pour les deux problèmes !
- Quel est ce remède ?
- Il paraît en effet simple sur le papier, mais en pratique évidemment ce n’est pas si évident…
- Je veux essayer !
- Et bien… C’est l’amour !
- ?
- Oui… je vous avais prévenu…
- Mais l’amour de quoi ?
- L’amour de vous ! Car, de toute manière, si vous ne vous aimez pas, vous serez incapable de voir l’amour que l’on peut vous donner. D’ailleurs, c’est probablement déjà à cause de votre amour propre que vous êtes tombé dans ce schéma. Incapable de voir l’amour de vos parents, de vos amis, sûrement de votre mari, alors vous avez crus qu’on vous aimerez pour vos blessures plutôt que pour votre lumière ! Mais, personne n’aime les blessures ! Ce n’était pas de l’amour, mais de la pitié. Et c’est ce même amour propre qui sera le remède de votre culpabilité.
- Comment peut on s’aimer en de pareille circonstance ? C’est impossible ! J’ai honte !
- Honte ? Mais si personne ne vous avez expliqué la différence entre pitié et amour, comment savoir ? Et puis déjà c’est vous qui avez fait toute cette analyse ! Digne de 5 ans de thérapies chez un psy ! Et c’est encore vous qui avez eu le courage de m’en parler ! Vous ? Vous n’aimeriez pas quelqu’un qui se remet en question ? Quelqu’un qui est courageux ? Qui sait montrer sa vulnérabilité ? Qui veut se battre pour changer ?
- Bien sûr que j’aimerais une telle personne ! Ce serait un modèle !
- Et bien cette personne c’est précisément vous ! C’est une sacrée force que de regarder ses failles ! L’amour véritable ne peut naître qu’en vous, aujourd’hui vous venez de briser les chaînes, vous venez de laisser passer la lumière afin de laisser apparaître la vraie personne qu’il y avait derrière tous ces masques. Une personne courageuse, sensible et intelligente. Vous pouvez être fière de vous, vous pouvez vous aimer.
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