Meilleurs vœux 25
24 + 1 = 25
Bonne année, Clément, meilleurs vœux à la jeune famille, la santé, le travail et tout le tintouin ! Voilà, c’est fait ! Je suis tranquille avec ça, on peut faire la séance maintenant !
— Merci pour ces vœux sincères…
— Oh non, pas vous, Clément… Je déteste toute cette période. Évidemment que je vous souhaite le meilleur, mais je ne supporte pas l’idée de devoir le préciser. L’injonction des fêtes est insupportable : à Noël, il faut être sympa avec tout le monde, au Nouvel An, il faut être heureux, et en janvier, il faut présenter ses vœux à tout un tas d’hypocrites qui vous envoient un SMS copié-collé une fois dans l’année et ne vous saluent pas s’ils vous croisent dans la rue en juin ! Et en plus, pendant cette période, il faudrait éviter de boire de l’alcool, le seul moyen d’oublier la médiocrité de l’espèce humaine ! C’est à se tirer une balle !
— Je vois… Je crois deviner que nous allons travailler sur la fonction du foie aujourd’hui.
— C’est quoi, le foie, déjà ? Comme lien avec les émotions ?
— La colère, la frustration, l’injustice, l’impatience, la jalousie…
— Mais sérieusement, Clément ? Ai-je vraiment un problème avec mon foie ? Suis-je anormale ? Cette période ne vous met pas en rogne ? Je n’ai pas l’impression que ce soit moi qui suis déséquilibrée !
— Hmm, laissez-moi vous demander alors, qui serait déséquilibré ?
— Eh bien, tous les autres avec leurs vœux !
— Evidemment ! Seulement, la réaction que cela suscite en vous, même si elle est déclenchée par l’autre, vous est propre…
Je vois sur votre visage que ce n’est pas clair. Beaucoup de gens n’aiment pas les fêtes. Pour autant, cela ne les met pas en colère. Certains ignorent, d’autres font semblant, d’autres râlent mais finissent par se prêter au jeu. Bref, j’ai foi que tout problème vient de nous-mêmes. Cette vision a un énorme avantage : elle nous laisse maîtres de toute situation et nous permet de changer.
— Mais sincèrement, Clément, vous, vous en pensez quoi de tout ça ? J’étais sur Facebook dans la salle d’attente, à lire le fil d’actualités. Il n’y a que des gens bienveillants qui vous souhaitent le meilleur… Mon œil, oui ! En réalité, on vous jalouse, on vous juge, on vous critique, on vous fait des histoires. C’est ça, la vraie vie : que des hypocrites ! Et puis, il y a l’autre catégorie, la nouvelle mode : ceux qui ne vous souhaitent rien mais vous crachent leur bonheur au visage avec leurs rétrospectives, genre : “Moi, mon année était vachement mieux que la tienne, mais bonne année quand même.” Ensuite, ça continue avec leurs prospectives : “En 2025, je vais sauver le monde en mission humanitaire, ouvrir un spa pour hamsters sans domicile fixe à Bali, tout ça avec le bénéfice de ma start-up, car je vais quitter mon boulot de minable qui ne correspond pas à mes valeurs, surtout après avoir vu une photo LinkedIn où mon chef mangeait du foie gras !”
— Avez-vous envisagé l’hibernation ?
— Très drôle ! J’en peux plus. Vivement qu’on soit en février. Encore la galette, et on sera tranquille.
— De quoi aider votre foie ! Dire que j’allais justement vous demander quels étaient vos objectifs pour 2025, et si vous aviez atteint ceux de 2024 !
— Ah non… Par pitié ! Je suis déçue. Je pars si vous faites ça !
— Je vais le faire, car je pense que c’est important. Faire un bilan, prendre le temps de définir des projets, se recentrer et éviter de se laisser ronger par le quotidien. On reste dans cette idée d’être acteur de sa vie.
— Pourquoi le faire maintenant ? Je n’ai pas besoin d’attendre janvier pour prendre des bonnes résolutions.
— Le faites-vous à un autre moment ? Sincèrement ? Je ne pense pas. Vous savez, nous sommes tous liés. Nous partageons l’oxygène, l’énergie et, spirituellement, même nos âmes seraient de la même source. Le groupe permet des synergies. Un groupe bien managé est porteur. Cela se vérifie bien dans nos séjours Kokoro. Faire ce travail à cette période permet de profiter de cet élan commun, une motivation supplémentaire. Mais il faut déjà éradiquer cette colère qui est en vous ! Une colère viscérale, qui ne reflète que votre état interne. Ce n’est pas l’autre qui l’a mise là. Oui, il l’a peut-être réveillée, mais elle était là avant. C’est votre égoïsme qui l’a créé
— Je ne pense pas être égoïste…
— Vous l’êtes pourtant ! Je le suis aussi, d’ailleurs. Vous l’êtes, ne serait-ce que parce que vous vivez dans votre propre réalité. Ce qui est juste, ou ce qui est bien ou mal, ne dépend que de votre propre point de vue. Ce qui peut sembler être un mauvais comportement selon vous est probablement une attitude juste et légitime pour la personne qui adopte ce comportement. C’est l’histoire du documentaire sur la souris, qui se fait manger par le serpent : oh la pauvre souris. Et l’autre documentaire sur le serpent qui souffre de ne pas avoir mangé pendant plusieurs jours mais qui enfin trouve une souris : ouf, le pauvre serpent ! D’ailleurs, je ne crois pas aux gens méchants. Il n’y a que des égoïstes qui n’ont pas conscience de l’être. Je peux appliquer ce raisonnement à toute situation et, pour en revenir à votre colère, la seule vraie colère est donc une colère envers vous-même, puisque vous êtes égoïste.
— Puisque je vous dis que je ne suis pas égoïste !
— Balivernes ! Vous êtes incapable de vous réjouir du bonheur de l’autre. Si ça, ce n’est pas égoïste ?
— Mais non, être égoïste, c’est vouloir tout garder pour soi !
— Vous voulez m’enlever la joie de faire de nouveaux projets et d’encourager les gens à faire de même ! J’adore cette période pour ça ! Et vous, sous prétexte que vous n’aimez pas, vous voulez m’interdire de le faire ! Vous êtes égoïste ! Mais ! Moi aussi, je le suis, tout comme vous, car je suis convaincu que si j’aime quelque chose, alors vous allez aimer aussi ! Je ne peux même pas imaginer qu’il puisse en être autrement, car je vis dans ma propre réalité, que j’ai créée avec mon petit cerveau d’égoïste, qui ne connaît que lui-même. Donc, tout le monde est à mon image et pense comme moi et aime comme moi. Mais c’est faux ! Nous deux en sommes la parfaite illustration. Je pensais générer une joie chez vous en m’intéressant à vos projets, mais je n’ai fais que vous imposer ma propre vison.. Et évidemment, nous pouvons transposer cette vison à vous, vous êtes aussi dans votre propre monde. Vous y avez tout créé. Et dans cette création, il manque un truc ! Et c’est là l’origine de votre colère ! C’est ce manque qui est injuste ! Vous, qui êtes si parfaite, pourquoi ne l’auriez-vous pas ? Alors que tous les autres, enfin ceux qui s’exposent — ce qui ne représente pas la totalité des humains — semblent l’avoir ?
— Je ne vois pas ce qui pourrait me manquer ! (vexée)
— C’est ce que nous devons chercher. Si c’est la prospective qui vous met le plus en colère, peut-être est-ce un rappel d’actes manqués ou d’absence de projets ? Si c’est la rétrospective qui vous énerve davantage, peut-être que votre vie ne vous épanouit pas tant que ça, et que vous avez la sensation d’avoir perdu une année ? Si ce sont les fêtes de Noël, qui représentent le partage, peut-être vous sentez-vous seule ? Ne cherchez pas de coupable. Il y a mille manières de réagir à une situation donnée. Votre réaction n’est que le fruit de votre propre réalité. Quelle cicatrice mal soignée a été de nouveau écorchée par cette période ? C’est là la seule chose importante au final : panser vos plaies, de manière à pouvoir vivre pleinement chaque moment. Cela inclut aussi cette période. Et si on n’arrive pas à cicatriser entièrement, au moins ne plus crier au scandale et inventer des bourreaux. Car toutes ces inventions ne sont que des excuses pour ne pas vivre pleinement la vie que vous voudriez avoir.
— Vous allez me faire pleurer…
— Bonne année alors 🙂 Et sinon ? Vous avez des projets pour 2025 ?
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