Le pardon est un médicament 💊
(Pour une meilleure expérience, je vous invite à lire cet échange en écoutant la bande son du film Mystic River de Clint Eastwood : https://www.youtube.com/watch?v=Y_cukp7-hv0 )
- Je suis tiraillée, entre aller revoir ma mère, et en même temps si j’y vais, je sais que ça va mal se passer ! Je n’ai toujours pas digérée ce qu’elle m’a fait !
- Je comprends, mais ce tiraillement est la source de vos souffrances. Vous ne retrouverez pas une digestion correcte sans trancher ! Vous voyez bien que même les médicaments ne font plus d’effets sur vos brûlures. Vous allez devoir prendre une décision.
- Quelle choix ai-je vraiment ?
- il y a en surement plein, si nous prenions le temps d’y réfléchir, mais spontanément vous en avez choisi deux !
- Comment ça ?
- Et bien oui, vous disiez à l’instant : la revoir, ou ne pas la revoir !
- Ne pas la revoir, c’est déjà ce que je fais…
- Cela ne semble pas être un choix…
- Pourquoi ?
- Car si vous aviez choisi, un vrai choix assumé, automatiquement vous vous libéreriez de toute souffrance. Lorsque l’on devient acteur de sa vie et que l’on assume pleinement les conséquences de ses actes, en âme et conscience, aligné avec vos valeurs et la personne que vous voulez être, alors il n’y a plus aucun problème.
- Si seulement !
- Le problème c’est que peu de gens font des choix, ils sont plutôt dans des réactions.
- Je ne comprends pas la différence…
- Le choix, c’est un acte assumé, voulu, c’est un cri du coeur. Une réaction, c’est simplement un réflexe lié à une blessure ou une peur. Si vous n’allez pas revoir votre maman, puisque vous en souffrez, c’est que ce n’est pas un choix de votre part, c’est la peur de ce qui se passerait si vous la voyez !
- (pleure) Mais… je vous ai expliqué, c’est terrible ce qu’elle m’a fait…
- Je le dis souvent : Dieu vomit le tiède ! Vous ne pouvez pas faire les choses à moitié, cela vous rend bancale ! Vous allez tomber ! Soit, vous estimez que c’est impardonnable et vous coupez les ponts, c’était votre limite à ne pas franchir. Vous l’assumez et tournez la page. Soit…
- Soit ?
- Il vous reste le pardon…
- Oh non… vous n’allez pas me faire un sermon catho !
- Ce n’est pas un sermon, pas selon mon approche, évidemment le pardon est célèbre dans la religion catholique, mais vous le retrouvez dans l’islam avec l’Al-ghaffar, dans le judaïsme : Mechilah, dans l’hindouisme : kshama, dans le bouddhisme. Il est en effet vu chez nous comme une exigence morale, laissant croire alors que tout est permis et sans conséquence. C’est pourquoi il a si mauvaise presse, rajoutons à cela les scandales de l’église catholique en France et voilà comment rendre ringard une des plus belles vertus de l’homme.
Et puisque moi-même j’ai pris des distances avec les cathos, comme vous dîtes, laissez moi vous expliquer le pardon sous ma compréhension de la médecine chinoise.
- Je suis curieuse ! Car, ce n’est pas si évident au final de définir le pardon en dehors de la religion. Qu’est ce que le pardon ?
- Commençons, si vous le voulez bien par l’opposé du pardon.
- D’accord !
- La rancoeur est une colère profonde qui reste en vous, et qui va au final ne détruire qu’une seule chose : votre foie et vous même… Vous provoquant des insomnies, puis des aigreurs, parfois même des ulcères, votre système immunitaire va se fragiliser et vous tomberez souvent malade. D’un point de vue totalement égoïste, et dans une logique de prévention, il ne vaut mieux pas garder de la rancœur. Et le médicament de cette maladie est le pardon.
- J’ai en effet un mauvais sommeil et je viens vous voir pour mes brûlures d’estomac… Mais comment pardonner ?
- Prendre conscience que nous faisons tous des erreurs, j’ai fais des erreurs, vous avez fait des erreurs. Nous avons tous déjà fait souffrir quelqu’un, parfois même sans s’en rendre compte. Si nous ! Avons déjà fait souffrir quelqu’un, nous pouvons déjà prendre conscience, que nous avons un point commun entre nous, moi et votre mère !
- Ah non ! Je n’ai rien à voir avec elle !
- Si si ! Je ne connais personne qui n’ai jamais blessé quelqu’un ! Nous avons tous cela en commun. Tous les humains, avons étés un jour le bourreau de quelqu’un ! Prendre conscience de cela est déjà la première dose du médicament. La deuxième, va être de mettre du mouvement, car la rancœur stagne, elle donne de la vie et de l’énergie à la blessure et au passé. Pour initier le mouvement, il faut activer le feu ! C’est l’énergie du cœur, celui qui met en mouvement le sang, celui que abrite les plus hautes valeurs de notre être. Accepter que la vie est une alternance du yin et du yang, de la nuit et du jour, de bien et de mal, que votre cœur se remplit et se vide de sang, qu’il n’est qu’une alternance de deux états opposés : vide et plein. Nous sommes donc tout à la fois. Pardonner, c’est choisir que la vie est une succession de jour et de nuit, pardonner c’est aimer la vie avec ses douces éclaircies et la noirceur des nuits sombres. Pardonner c’est s’aimer soi, avec ses qualités et ses défauts, c’est choisir que quoi que l’on vous fasse, où que l’on vous tape, vous ne laisserez personne, oh jamais personne, vous voler le choix d’être qui vous voulez être. Serez-vous aussi sombre que votre pire ennemi ? Serez vous le reflet du feu de votre cœur ? Alors je vous le demande, qui voulez-vous être ?
Et vous ? Allez-vous prendre un médicament ? Ou est ce que tout n’est pas pardonnable ?
(Texte rédigé sans IA
)

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