Vie 2.0
Ce matin, il fait beau, il est 8h12, je suis légèrement en retard. Je suis parti sans voir mon fils, pour une fois il dormait encore. Chaque minute de calme est précieuse, il est trop risqué d’aller le voir pendant son sommeil et de le réveiller. J’ai dit « à ce soir » à ma femme, elle m’a répondu « bon courage ».
Je suis dans la voiture, j’attends à un feu rouge, des cyclistes passent au rouge et se font klaxonner, un cycliste répond par une insulte. La conductrice à côté de moi fume sa vapoteuse, sa voiture semble être une machine à vapeur. Aujourd’hui, j’ai une petite journée, je termine à 19h. Avec de la chance, en rentrant, je verrai mon fils éveillé. Ma playlist joue la musique du film Eternal Sunshine of the Spotless avec Jim Carrey et m'extirpe de l'instant présent.
Je pense soudainement à la scène d’ouverture, Jim Carrey sur un coup de tête décide de prendre le train direction la mer plutôt que direction le travail. J’ai alors soudainement envie de faire demi-tour. Récupérer ceux que j’aime et partir loin. J’hésite, je pourrais appeler et annuler tous mes rendez-vous… mais ! Enfin, j’adore mon métier et les gens qui viennent me voir. Je ne comprends pas, je suis toujours allé travailler avec joie. Mais la paternité change, les certitudes d’hier sont devenues caduques.
Le feu est toujours rouge, je mets mon clignotant ? Je fais demi-tour ? Je me résonne, les charges ne prennent pas de congés, je ne suis pas un indépendant, je suis un employé de l’URSSAF et un collecteur de la TVA. Et avec un enfant, les charges montent. Je dois assumer mon rôle de chef de famille.
La société nous impose-t-elle notre rythme de vie, ou est-ce moi qui m’enferme dans un système de croyance ? Quel exemple voudrais-je donner à mon fils ? Le feu est vert, on me klaxonne… le flow et la normalité me rattrapent, je rabat mon clignotant et je prends la route du travail. Une légère amertume persiste, qui disparaîtra avec l’accueil de la première personne qui est venue me voir. Cette société est-elle vraiment calibrée pour la vie humaine ? Nous sommes gouvernés par des gens qui sont en dehors de la société, on se retrouve avec une perte de sens pour ceux qui sont dans la société. Avons-nous déjà vu un avion piloté par la tour de contrôle ?
Non, c’est le pilote, qui est dans l’avion qui le gouverne. La tour de contrôle régit simplement et aiguille les avions. La question que je me pose, pouvons-nous vraiment reprendre le contrôle de l’avion ? Avez-vous déjà eu cet appel à tout quitter ? Et si oui, pourquoi ne l’avez-vous jamais fait ?
https://www.youtube.com/watch?feature=shared&v=o-Tg6RvzI3o
Je me demande comment interpréter cet appel ? Vous allez me dire, c’est simple, un boulot qui ne nous plaît pas, ou plutôt un manager/collègue avec qui ça ne va pas, un quotidien difficile, une succession de coups durs…
Évidemment, dans ces cas-là, tout le monde peut comprendre l’envie de tout quitter ! Mais si cette sensation vous vient quand au contraire tout va bien ! Un boulot qui vous plaît, une famille aimante, une bonne santé ? C’est déjà moins évident !
Par habitude et facilité, je reviens sur mes acquis, je vais accuser la routine, l’absence de sens et d’objectifs clairement définis.
Ce serait donc une sorte de lassitude, dans le cas où le quotidien va bien et dans le cas où le quotidien va mal, ce serait tout simplement une fuite…
Depuis ce début d’année, je me suis amusé à demander aux personnes qui venaient me voir si, instinctivement, elles avaient une idée sur l’origine de leurs problèmes physiques.
J’étais surpris que dans 98% des cas, les gens aient une raison, une explication à ce qui leur arrivait. Peu importe que ce soit vrai ou pas, enfin… ce que je veux dire, peu importe ce que pense la science et tout le baratin habituel de « ce n’est pas prouvé », peu importe ! Laissons juste cela de côté un instant, peu importe que l’explication soit vraiment la cause ou une illusion ou encore une construction de leur esprit, bien que parfois la cause soit très rationnelle : « j’ai trop forcé », « j’ai fait trop d’excès », parfois c’est même encore plus concret : « bien, je suis tombé », et parfois c’est moins évident : « j’ai eu un choc émotionnel », « il s’est passé ceci ou cela », « j’avais des regrets », « je me sentais coupable ». Mais ce que j’ai trouvé de fascinant, et encore une fois peu importe que ce soit vraiment la cause ou pas, qu’ils aient raison ou pas, c’est qu’il y a quelque chose de commun entre chacune de ces personnes que j’ai interrogées : elles savaient ! Elles avaient une intuition ! Et elles n’ont rien fait ! Autrement dit, elles ne se sont pas écoutées. Elles n’ont pas écouté leurs petites voix intérieures, ce fameux instinct.
Notre corps est une puissante intelligence non artificielle, à ce moment même où vous lisez, il contrôle la distance entre votre écran et vos yeux pour que vous lisiez ce texte, il régule votre rythme cardiaque, votre respiration, il ouvre et ferme les pores de la peau selon la température de la pièce, il digère ce que vous avez mangé, frotte votre menton ou tortille votre mèche de cheveux ! Bref, il fait un milliard de trucs, dont certains on ne le sait même pas et à priori il le fait plutôt bien car, sinon, vous ne seriez pas en train de me lire mais à l’agonie !
Alors que votre esprit, lui, s’il essaye d’en faire un consciemment, je ne sais pas, disons par exemple simplement respirer, vous n’êtes même pas sûr de le faire correctement sur la durée et surtout pas en conscience ! C’est cependant la somme de ces capteurs du corps qui vont développer votre intuition et non votre esprit.
Quand vous y réfléchissez, nous sommes restés des heures et des heures assis, donc sans stimuler notre corps, à apprendre et à se concentrer, à sur-stimuler notre esprit et particulièrement notre intellect. Le combo parfait pour ne plus du tout entendre notre instinct. On en arrive alors à être déconnecté complètement de notre corps.
Nous ne pouvons plus entendre nos signaux et nos besoins, et on se retrouve malade. Cette maladie nous rappelle alors tout à coup que le corps existe, qu’il a des besoins : bien respirer, bien manger, bien bouger, et qu’il a une intelligence lui aussi : notre instinct. Il nous a sûrement envoyé de nombreux messages avant de nous rendre malade, notre déconnexion à lui, à sûrement fait que les premiers signaux nous n’avons rien vus, puis cela c’est sûrement répété, mais cette fois-ci on a pas écouté.
Ce sont pourtant les souvenirs de ces messages qui rendent une cohérence à l’histoires de la maladie de ces personnes que j’ai interrogé. Pourquoi, quand on a la chance d’avoir notre super coach qui nous parle et en plus gratuitement, nous n’écoutons pas notre corps ? Par peur de ce que va dire le voisin ? Ou penser le voisin ? Mais regardez bien, votre voisin, il n’a pas le même corps que vous, c’est donc bien normal que ces besoins soient différents. Par peur d’échouer alors ? Mais votre corps, n’échouera qu’une seule fois et quand ce sera le cas, vous ne serez plus là ! L’argent fut aussi avancé comme argument, la société en générale avec son fonctionnement et ses crédits, qui ne sont que des chaînes qui vous lient à votre travail et à votre quotidien.
Si vous écoutez les médias, même indépendant comme des podcasts, à tout niveau : politique, entreprise, familiale, ils ont aussi un point commun : il n’y a pas d’objectifs. Tous disent la même chose : « on a la tête dans le guidon », « on a pas de stratégie », « c’est un poulet sans tête qui court ». Faites une pause, retrouvez vos signaux intérieurs, votre authenticité, à l’heure de l’IA où tout va vite, le seul moyen de ne pas vous faire voler votre place dans cette société par un robot, sera de développer ce que le robot n’aura jamais, une sensibilité, une intuition, un corps et de l’imagination.
Il est plus que temps de développer votre valeur humaine. De faire un pas de coté, souffler et faire des choix en conscience. Ecoutez-vous, vous avez la réponse ! Soyez-vous, unique et donc irremplaçable ! Il suffit de prendre le temps. C’est de l’investissement. Bon courage !
Commentaires
Enregistrer un commentaire